Avec Koleos, Renault invente le tout-terrain à contre-temps

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Avec Koleos, Renault invente le tout-terrain à contre-temps

Messagepar cyrille » dim. juin 15, 2008 12:03


Avec Koleos, Renault invente le tout-terrain à contre-temps



Renault a-t-il décidé de s’infliger un flop commercial ? Au moment où les constructeurs rivalisent de pubs «vertes», le géant français de l’automobile a lancé hier son premier 4 x 4 dans l’Hexagone. Le bolide baptisé Koleos, genre «chic-mais-cool» façon SUV (sport utility vehicle) américain, a fait son entrée en Corée du Sud en décembre (où il est fabriqué), puis en Suisse et aux Pays-Bas le 6 juin. Bientôt, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la Russie. Quelques mois avant une réglementation européenne sur les émissions automobiles de CO2 - à l’agenda du Parlement européen en octobre puis du sommet de décembre -, et six mois après l’introduction en France du bonus-malus écologique, ce lancement tombe plutôt mal…

Certes, l’idée a germé il y a «trois ou quatre ans, le temps de concevoir, fabriquer et mettre en vente le véhicule», explique Rémi Cornubert, spécialiste automobile au cabinet Oliver Wyman. A cette époque, aucune contrainte écologique n’existait. Les 4 x 4 avaient même le vent en poupe. «Ce segment a plus que doublé en cinq ans sur les cinq principaux marchés d’Europe occidentale», explique Nicolas Remise, chef du projet Koleos. Sur dix ans, de 1997 à 2007, la part de marché des 4 x 4 est passée de 2,9 % à près de 10 %. Un créneau que se disputent déjà 25 concurrents, admet Renault, qui s’y installe en bon dernier. «Rien ne sert de courir, il faut partir à point», se justifie Nicolas Remise. Sauf qu’à l’arrivée, le marché s’est retourné.

Palme d’or. Les Américains, qui avaient popularisé les fameux Hummer et SUV, en sont déjà revenus, au vu de leur facture d’essence. En Europe de l’Ouest, après une ère d’euphorie, la part des 4 x 4 est retombée à 9,2 %. En France, la baisse est encore plus marquée. Le marché a subitement reculé à partir de janvier 2008 : les «tout-terrain tout-chemin» représentaient 6,7 % des ventes fin 2007, contre 4,4 % sur les cinq premiers mois de l’année 2008, selon François Roudier, porte-parole du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA).

«Le timing n’est pas bon. Il y a une grosse pression sur les consommateurs, qui vont être de plus en plus sensibles au malus et à la consommation d’essence», estime Rémi Cornubert. Dissuasif, le bonus-malus a fait ses preuves : les engins les plus polluants, émettant plus de 160 grammes au kilomètre, raflaient un quart des ventes avant son entrée en vigueur, le 1er janvier. Depuis, elles sont tombées à 15 %. A contrario, les voitures les plus propres, qui rejettent moins de 130 grammes, ont gagné 10 points, passant de 30 à 40 % des ventes. Le Koleos, lui, crache en moyenne 209 grammes de CO2 par km. L’un des modèles essence monte à 237 grammes. Une contre-performance qui coûtera à l’acheteur 1 600 euros de malus. Et qui a valu au groupe la «palme d’or du dérèglement climatique», décernée par quatre associations écologistes. «Renault vante son label Eco2 [limité aux voitures émettant moins de 140 grammes, ndlr], tout en lançant son 4 x 4. Quelle est leur réelle politique ?» s’interroge Anne Valette, de Greenpeace France. Les militants prévoient des actions samedi dans toute la France chez les concessionnaires Renault.

Pour sa défense, Nicolas Remise dit vouloir «proposer des voitures pour chaque client sur tous les marchés. Jusqu’ici, il y avait 5 % d’automobilistes qu’on ne pouvait pas toucher». Et derrière la chute des 4 x 4, ressort l’échappée belle du Nissan Qashqai, passé du rang 94 au numéro 34 des ventes en France, note François Roudier. Un succès qui ne laisse pas Renault indifférent. Son alliance avec Nissan lui a permis, note le responsable du projet, de «bénéficier du savoir-faire éprouvé de ces modèles leaders du marché».

«Renault a peut-être raison de se mettre sur ce segment, mais c’est une stratégie à court terme. Car d’ici quatre ans, c’est ce marché qui sera le plus impacté par la réglementation CO2» , note un expert du cabinet Arthur D. Little. Et l’objectif européen, annoncé l’an dernier, est ambitieux : 120 grammes en 2012. Le Koleos est «à peine sorti, déjà has been», ironise Anne Valette, précisant qu’en 2007, les moteurs Renault étaient plutôt vertueux, avec une moyenne d’émission de 147 g par km, selon l’Ademe. Loin devant les constructeurs allemands (qui se battent pour réduire les objectifs de Bruxelles, comme l’illustre l’accord Merkel-Sarkozy de lundi). Ce pied de nez aux efforts à consentir peut-il entacher l’image du groupe ? «Oui, car les 4 x 4 sont de plus en plus pointés du doigt» , souligne Rémi Cornubert.

Gourmand. Dernier écueil : le transport de ce modèle fabriqué dans l’usine Renault Samsung Motors de Pusan, en Corée du Sud, est gourmand en énergie et pourrait être coûteux. Le groupe balaie toutefois une fabrication en France et dit profiter de la baisse du won coréen, «favorable au prix de revient du véhicule». Et note que «80 % des clients seront livrés en moins d’un mois». Chez un concessionnaire, hier, un vendeur évoquait plutôt trois mois, dont six semaines pour la livraison. Reste à trouver les clients prêts à «être pointés du doigt».

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